69 année érotique. La chanson de Serge Gainsbourg porte bien ses 50 ans, tout comme la cinquantaine d'oeuvres d'art que propose jusqu'au 7 décembre l'Espace 24 Beaubourg. L'exposition empruntant au passage son titre à la chanson.La période semble pourtant bien lointaine. Vue de 2019, alors que la pornographie est devenue un produit de consommation sur Internet, les tableaux très colorés sélectionnés par les galéristes Tancrède Hertzog et Léopold Legros paraissent bien peu provocateurs. A l'époque pourtant, ils étaient porteurs d'un message politique directement dérivé de l'esprit de mai 68. D'ailleurs, en observant de près les évènements cette fin des années 60 et leurs conséquences, il apparaît que l'année 1969 a été plus déterminante que celle qui l'a précédée. L'année 1969 inaugurait ce qu'il a été convenu d'appeler plus tard la "parenthèse enchantée". Cette période d'insouciance sexuelle a duré un peu plus de dix ans. Elle est bornée à son début par l'usage de la pilule anticonceptionnelle autorisée depuis seulement l'année précédente, et refermée tragiquement au début des années 80 par l'apparition du Sida.Des tableaux jamais exposésC'est cette revendication de liberté, sexuelle, générale ensuite, que portent les oeuvres signées Monory, Télémaque, Schlosser Emanuel Proweller Christian Babou ou Frederic Pardo et dont certaines n'ont encore jamais été exposées. Plus provocateurs, parce que déjà délivrés du puritanisme, que leurs homologues se réclamant alors du Pop Art aux Etats-Unis, ces artistes ont ouvert bien des portes dans lesquelles se sont engouffrés, tous styles confondus, les créateurs et publicitaires des décennies suivantes. l'affiche de l'exposition 69 année érotique (Espace 24 Beaubourg) 69 année érotique Espace 24 Beaubourg Paris 3e Jusqu'au 7 décembre 2019