Quand il arrive à Saintes en mai 1862, Gustave Courbet a 43 ans. Il a déjà atteint la maturité de son art. Invité pour une semaine par ses amis Jules Castagnary, critique d'art et Etienne Baudry, riche propriétaire terrien et amateur d'art, il reste en Saintonge une année entière. Il y réalisera un centaine de toiles. Républicain, très peu académique et surtout anticlérical, le peintre franc-comtois va réaliser l'une de ses toiles les plus provocatrices : Le retour de la conférence qui représente des curés totalement ivres."Baudry a des idées républicaines ancrées en lui et il voit chez Courbet l'incarnation artistique de ces idées républicaines" explique Séverine Bompays, conservatrice du musée de l'Echevinage et directrice des musées de Saintes. Courbet est quelqu'un de rétif à toute autorité. Il considère que l'artiste se fait par lui-même, il refuse toute formation académique.Séverine Bompays, directrice des musées de SaintesA cette époque, railler les excès du clergé sur un aussi grand format, c'est un scandale garanti, le tableau a d'ailleurs disparu en 1900, sans doute brûlé par un catholique exalté qui l'avait acheté. Un scandale savemment orchestré par le peintre lui-même.Il y a autant la volonté de créer un scandale pour se faire connaître, pour affirmer des positions anticléricales mais aussi pour développer une rentabilité économique autour de ça. C'est un homme d'affaire très averti.Séverine Bompays, directrice des musées de SaintesCourbet ne reviendra jamais à Saintes mais il y laissera une empreinte profonde qui 200 ans après sa naissance mérite bien une exposition événement sur les bords de la Charente.Gustave Courbet, une histoire intime Musée de l'Echevinage de Saintes Jusqu'au 31 octobre 2019