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Henri IV, Staline et Marie-Antoinette au menu des prochaines ventes Aristophil

Staline, Marie-Antoinette, Henri IV, ou encore Marat : de nouveaux documents historiques exceptionnels seront présentés aux enchères en avril dans le cadre des nouvelles ventes du fonds Aristophil (par la maison de ventes Aguttes). Cet ancien fonds spécialisé dans les manuscrits est par ailleurs au cœur d'un scandale pénal.
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franceinfo Culture (avec AFP) - franceinfo
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Henri IV, Marie-Antoinette, Staline
 (Thierry Ollivier / Domaine de Chantilly / Rmn-Grand Palais / AGLILEO COLLECTION / AURIMAGES / AGLILEO / Aurimages STF / AFP FILES / AFP)
Sur une feuille dactylographiée de mai 1944 et signée à l'encre bleue, Joseph Staline, après la reconquête de Sébastopol, ordonne que la ville soit débaptisée et que son nom soit russifié en "Sebastopolsky". 

Henri IV, Marie-Antoinette, Condorcet, Marat

Parmi d'autres manuscrits phares : une lettre d'Henri IV de 1585 à son beau-frère Henri III, lui reprochant d'avoir cédé à la pression des Ligues, une autre de Marie-Antoinette en mars 1790 au mari de sa favorite Gabrielle de Polastron, exprimant son "amitié inaltérable" et proclamant : "J'ai du courage, et pour mes enfants et mes amis, je saurai me soutenir"; un plaidoyer du marquis de Condorcet sur les droits des peuples de 1791; un roman autographe de 1770/71 du futur tribun Marat, qui raconte les aventures du comte Potowski, plaidoyer pour la résistance des Polonais contre la tsarine Catherine II.
Le manuscrit de "120 journées de Sodome" du marquis de Sade aux enchères Aristophil de décembre 2017
 (Christophe Ena/AP/SIPA)

Sur le volet artistique, les ventes, début avril, proposeront un "Livre ouvert" d'Eluard de 1944, où des gouaches accompagnent les textes, une huile sur toile de Renoir "Femme en rose dans un paysage à Cagnes", une lettre illustrée d'un autoportrait de Matisse, une missive de Rimbaud à Verlaine contenant le poème "Bonne pensée du matin".    

Le trésor de "l'affaire Aristophil"

La tentaculaire "affaire Aristophil" fait l'objet de procédures pénales et civiles toujours en cours. 18.000 épargnants, auxquels Aristophil avait proposé d'investir dans de prestigieux manuscrits, comptent sur ces ventes aux enchères pour être, au moins partiellement indemnisés. Les manuscrits dans lesquels ils avaient placé leurs économies se sont révélés largement surpayés par rapport au prix du marché, et certains ont été ruinés. Quatre maisons (Aguttes, Artcurial, Drouot Estimations et Ader-Nordmann) sont chargées sous le sigle OVA (Opérateurs de Vente Aristophil) de la dispersion des pièces.  
Manuscrit du "Faust" de Robert Schumann, vendue lors d'une vente Aristophil en 2018
 (Axel Schneider/dpa/picture-alliance/Newscom/MaxPPP)

Une collection unique

Selon Aguttes, l'ampleur des collections représente plus de 300 ventes aux enchères, ce qui implique un temps long. Manuscrits, tableaux, livres précieux, etc... sont répertoriés par catégories (beaux-arts, littérature, musique, "origine" - documents anciens -, histoire, sciences humaines, histoire postale), et présentés dans des catalogues très documentés, véritables mines pour les chercheurs.  "Une collection de cette importance n'existe pas au monde, on a choisi de garder le nom Aristophil comme image de marque", explique Me Aguttes, reconnaissant au moins un fin talent de collectionneur à l'ancien président d'Aristophil, Gérard Lhéritier, aujourd'hui poursuivi.

 
Les 14 premières ventes (en deux temps) en 2018 avaient atteint 26,4 millions d'euros.
 

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