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Un millier d’élèves de la région Paca découvrent l’opéra composé par Viktor Ullmann au camp de Terezin

Entre 1941 et 1945, plus de 150 000 juifs furent internés dans le camp-ghetto de Terezin, au nord de Prague. Parmi eux, de nombreux intellectuels et artistes et notamment des musiciens de renom qui continuèrent au cœur de l’horreur, à jouer et à composer. Comme Viktor Ullmann qui composa un opéra présenté il y a quelques jours à un millier de jeunes au Mémorial du Camp des Milles.

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France Télévisions Rédaction Culture
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Le Camp des Milles a invité un millier d'adolescents à découvrir l'opéra du compositeur Viktor Ullmann composé au camp de Terezin en 1943, quelques mois avant sa mort à Auschwitz. (E. Zini / France 3)

Des collégiens et des lycéens venus de toute la région visiter le Mémorial du Camp des Milles, camp d’internement et de déportation français à Aix-en-Provence, ont découvert l’œuvre la plus connue de Viktor Ullmann, compositeur juif autrichien, interné à Terezin, le camp-ghetto des artistes au nord de Prague.

En 1943, Ullmann compose L'Empereur d'Atlantis ou le Refus de la mort, opéra en un acte et quatre tableaux, dont le livret est signé de Peter Kien, artiste et poète également détenu à Terezin. Satire du totalitarisme mettant en scène un empereur qui décrète la guerre de tous contre tous. Mais La Mort refuse et décide que plus personne ne mourra. Pour reprendre du service, elle exige que l’empereur soit le premier à mourir, ce qu’il accepte.

Viktor Ullmann et Peter Kien ne verront jamais la création de leur œuvre. Ils seront déportés à Auschwitz où ils mourront en octobre 44. L’opéra fut monté pour la première fois 30 ans plus tard à Amsterdam en 1975.            

L'Empereur d'Atlantis de Viktor Ullmann au Camp des Milles

Un camp "modèle"

En 1941, la Gestapo fait de la forteresse militaire de Terezin, à la fois un camp de transit pour les Juifs tchèques avant leur déportation vers l’Est, et un ghetto pour les Juifs allemands et autrichiens âgés. Mais très vite les nazis veulent se servir de Terezin comme instrument de propagande en y accueillant les "Prominenten", des intellectuels, des peintres, des écrivains et des musiciens.  

Un camp présenté comme un modèle pour l’extérieur, films de propagande à l’appui, mais à l’intérieur c’est un vrai camp de concentration avec des conditions de vie atroces. Plus de 30 000 personnes y périront, de faim et de maladies. La grande majorité des autres déportés seront principalement envoyés vers les camps d’extermination de Treblinka et d’Auschwitz. Moins de 20 000 personnes auraient survécu à l’enfer de Terezin.

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