Réagissant aux propos d'Emmanuel Macron sur la PAC, Laurent Pinatel déclare que la politique agricole commune "doit être revue et corriger. Initialement elle était prévue pour rendre l'Europe autonome d'un point de vue alimentaire, améliorer la qualité de l'alimentation et donner plus de revenus aux paysans. Mais au fil du temps elle s'est transformée en une espèce de politique d'exportation, de valorisation du surplus européen. Donc réinventer la PAC autour des questions alimentaire par exemple, nous y tenons beaucoup. Mais le discours du président est resté flou sur ce point".Le porte-parole de la Confédération paysanne souligne aussi, concernant le fait que 70% du soja qui nourrit le bétail français est d'origine étasunienne, que la volonté du président de la République de faire un "plan protéine" au niveau européen est "une élément fort de son discours". "On a aujourd'hui trop de blé, donc remplacer le blé par de la protéine c'est quelque chose d'intérressant". Est-ce que l'annonce de la FNSEA et du gouvernement de vouloir faire baisser progressivement l'usage de glyphosate dans l'agroalimentaire est une bonne chose ? "Il nous semble que cet accord a pour but de réduire l'utilisation de pesticide et nous pensons à la Confédération paysanne qu'il faut en sortir. Donc ce contrat (Contrat de solution évoqué par le gouvernement et la FNSEA) est une espèce d'escroquerie où l'on va accroître la dépendance des paysans par rapport aux pesticides en réduisant les doses mais on ne fait rein pour en sortir. Dans le fond du problème, on a pas la volonté de sortir des pesticides et l'argent que l'on va mettre pour accompagner ce contrat on va pas le mettre sur les alternatives aux pesticides et sur la sortie des pesticides" dénonce Laurent Pinatel. La question AFP : Avez-vous espoir de voir le revenu des agriculteurs s'améliorer avec la loi alimentation ?"On a eu espoir..après le discours de Rungis d'Emmanuel Macron. On avait l'impression que le président de la République avait pris la mesure de ce qui se passait dans les campagnes. Aujourd'hui de cette loi, qu'en reste-t-il ?" s'interroge le porte-parole de la confédération paysanne. L'interview s'est achevée sur la chanson "Comme un légo" de Alain Bashung