Un pied en France, l'autre en Suisse, et comme point d'ancrage, une borne en pierre. L'hôtel-restaurant d'Alexandre Peyron est à cheval sur la frontière. "En 1863, l'empereur des Français, Napoléon III, décide de changer la frontière de place pour des raisons stratégiques", raconte le cogérant de l'hôtel Arbez Franco-Suisse. En entrant dans l'établissement, sans en avoir conscience, le voyageur passe et repasse la frontière. En bas des escaliers, on est France, et plus haut, on passe en Suisse.Une carte qui s'adapte aux clientsLes ancêtres d'Alexandre ont tiré parti de cette originalité géopolitique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont caché à l'étage, suisse donc, des résistants et des Juifs. Dans certaines chambres, on dort la tête en Suisse, les pieds en France, avec vue directe sur les douaniers. En cuisine, la sœur Bérénice propose ses spécialités, avec une carte qui s'adapte aux clients. Les Suisses, par exemple, ne tolèrent que le gruyère pour la fondue.