Mercredi 16 octobre, dans les Ardennes, un TER s'encastre dans un camion bloqué sur un passage à niveau. Sur les 70 personnes à bord, 11 sont blessées, dont le conducteur de la rame, touché à la jambe. Mais il n'y a aucun contrôleur avec lui pour l'aider. Une situation inadmissible pour la CGT, qui fait donc jouer son droit de retrait. "Le contrôleur, étant seul, a dû à la fois protéger son train pour éviter un suraccident, et à la fois prendre en charge les voyageurs, dont un certain nombre étaient blessés", fait valoir Cédric Robert, délégué CGT. Un droit de retrait instrumentalisé ? Auparavant, un contrôleur était affecté pour chaque train, c'était la règle. Depuis cinq ans, un nouveau système est progressivement mis en place, avec des équipes volantes de contrôleurs qui passent de TER en TER. Pour la CGT, la sécurité n'est donc plus assurée. Faux, répond la SNCF, selon qui ce droit de retrait est abusif. Même son de cloche pour le gouvernement, qui pointe du doigt le syndicat à l'origine du mouvement. "On n'instrumentalise pas un événement de sécurité pour faire valoir une position politique", selon Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'État aux Transports. Pour la CGT, le droit de retrait était justifié. La SNCF et le syndicat doivent poursuivre leurs négociations.