Depuis dix-huit jours, Baptiste Mégard peut de nouveau arracher ses poireaux. Des légumes bio qu'il vend à la ferme grâce à un distributeur automatique. Malgré la levée des restrictions imposées après l'incendie de Lubrizol, l'activité repart lentement. "On a eu trois semaines vraiment compliquées où on était presque à l'arrêt, autour de -80% d'activité. Là, on est en train de remonter progressivement à -40, -50%. Malgré tout, on est toujours en pertes", détaille-t-il. L'enjeu est désormais de reconquérir rapidement la clientèle pour reconstituer de la trésorerie.Les produits importés en profitentLes consommateurs semblent avoir perdu confiance dans leurs produits locaux. Lundi matin, les allées du marché de Buchy (Seine-Maritime) se remplissent, mais une cliente avoue revenir pour la première fois depuis l'incendie. Seuls les primeurs qui ont renoncé à s'approvisionner localement n'ont pas souffert de l'effet Lubrizol. Le temps pourrait paraître long aux maraîchers, avant que le "made in" Normandie fasse à nouveau vendre.