Dans cet extrait du magazine "Complément d'enquête", nous sommes à Marseille, au Laboratoire de police scientifique (LPS), division balistique. C'est l'une des plus pointues de France.Fabien, expert balisticien, connaît parfaitement le modèle de kalachnikov qui aurait servi un soir de règlement de comptes, pour des tirs en rafale sur une fourgonnette. Des fusils d'assaut "à la base utilisés plutôt sur des casses, sur des attaques de fourgons blindés, rappelle le balisticien. A partir des années 2000, ça s'est répandu, et on les a trouvés notamment dans les règlements de comptes entre narcotrafiquants".Analyser une signature balistiqueComme pour les empreintes digitales, propres à chaque individu, chaque arme possède une signature unique. Les douilles retrouvées au sol vont ainsi être marquées par l'empreinte propre aux pièces mécaniques du fusil d'assaut. "On parle d'empreinte balistique, de signature balistique, précise Fabien. On va avoir des stigmates sur le corps de l'étui..." Par exemple, sur les pièces trouvées ce soir-là, une griffure sur le corps de la douille, ou une petite encoche au niveau du culot.Déterminer le nombre d'armes utiliséesCes marques vont permettre aux experts de renseigner les enquêteurs. En comparant les stigmates de deux douilles au microscope, on peut savoir si un règlement de comptes a été perpétré avec une ou plusieurs armes. Dans le cas présent, Fabien remarque à l'écran, en juxtaposant deux empreintes très agrandies, "une continuité parfaite entre les microstries (des stries à l'échelle du dizième de millimètre) qui ont été marquées par cette pièce métallique du fusil qui s'appelle l'éjecteur. A partir du moment où on peut juxtaposer ces stries d'une manière parfaite, on a affaire à une seule arme".Les douilles retrouvées sur la scène de crime seront analysées ici. Les experts pourront aussi déterminer si les armes ont déjà servi dans des affaires précédentes.Extrait de "Les Experts : Marseille", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête" le 21 février 2019.