Entre 1.000 et 2.000 enseignants et lycéens de l'Académie de Créteil ont voulu dénoncer les 16.000 suppressions de poste prévues cette année ou la réforme des lycées.Selon le rectorat, 6,16% des enseignants du second degré ont débrayé dans cette académie qui regroupe trois départements (Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne, Val-de-Marne).Le "93" était le plus représenté dans le cortège mais ce sont deux lycées du Val-de-Marne qui attiraient le plus l'attention - Adolphe-Chérioux (Vitry-sur-Seine) et Guillaume-Apollinaire (Thiais) - tous deux théâtres de récentes agressions contre des élèves.Les enseignants de Chérioux ont décidé de reprendre les cours mercredi. Sabine Contrepois, enseignante en Lettres, a expliqué: "On reprend les cours parce que ça commençait à devenir compliqué pour certains élèves qui passent le bac à la fin de l'année".A leur tour, les enseignants d'Apollinaire qui ont évoqué leur "droit de retrait" pour cesser les cours, parlent: "Nous demandons les moyens humains nécessaires au rétablissement du climat de sérénité indispensable aux études", ont indiqué ces enseignants, affirmant que leur établissement comptait 11 surveillants à temps partiel pour 1.500 élèves."Cette agression n'a rien d'un épiphénomène", ont-ils affirmé. Dans un courrier daté du 9 février, le proviseur reconnaissait lui-même que son lycée n'était pas à l'"abri d'évènements sérieux".Etats Généraux de la Sécurité à l'école: débatFace à ce nouvel incident, Luc Chatel a annoncé des "états généraux de la sécurité à l'école" qui devraient notamment réunir collectivités locales, sociologues et experts. "Face à de nouveaux phénomènes de violence", il entend appliquer la tolérance zéro.En pleine campagne sur les régionales, le débat a rebondi sur le terrain politique. Jean-Paul Huchon, tête de liste PS en Ile-de-France, a stigmatisé une "manoeuvre de diversion". Le Nouveau Centre a, lui, souhaité que ces états généraux commencent "dès aujourd'hui".Selon Pierre Claustre, du Snes-FSU en Seine-Saint-Denis, cette annonce "révèle que la mobilisation en cours commence à inquiéter le gouvernement".Une enseignante d'histoire-géographie à Apollinaire, Marianne Boucheret professeur d'histoire-géographie s'est, elle, montrée prudente. "On est ouvert à n'importe quel dialogue (...) mais sur des vraies questions", c'est-à-dire les "moyens humains".Lire aussi: