Cet article date de plus de treize ans.

Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi que 2010 soit une "année de renouveau" pour la France

Le président de la République, qui a essuyé ces dernières semaines une série de revers diplomatiques et politiques en France et à l'étranger, a adopté un ton modeste pour cette brève allocution radio-télédiffusée.L'intervention s'est faite dans un nouveau cadre et a été précédée d'un générique renouvelé.
Article rédigé par
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min.
Nicolas Sarkozy

Le président de la République, qui a essuyé ces dernières semaines une série de revers diplomatiques et politiques en France et à l'étranger, a adopté un ton modeste pour cette brève allocution radio-télédiffusée.

L'intervention s'est faite dans un nouveau cadre et a été précédée d'un générique renouvelé.

"Ensemble, nous avons évité le pire", a-t-il ainsi déclaré en soulignant notamment que le "modèle social français", qu'il décriait jadis, avait contribué à amortir le choc de la crise économique et financière mondiale.

A l'orée d'une année 2010 potentiellement périlleuse pour l'exécutif, avec les élections régionales de mars, une reprise économique incertaine, un chômage élevé, des réformes délicates et le risque d'un regain de revendications sociales, il a rendu hommage "au sang-froid et au courage" des Français.

Nicolas Sarkozy a également tenu à rendre "un hommage particulier" aux partenaires sociaux, "qui ont fait preuve d'un grand sens des responsabilités". Habituellement prompt à se présenter en seul véritable responsable de l'action gouvernementale, il a associé le chef du gouvernement, François Fillon, et ses ministres, à la tâche qui s'annonce pour l'année à venir.

"Il nous reste encore bien du travail. Je le conduirai avec le Premier ministre et le gouvernement dans le dialogue et avec un esprit de justice", a déclaré Nicolas Sarkozy.

"Il a énuméré les grands axes de son programme d'action : "Faire reculer le chômage et l'exclusion, réduire nos dépenses courantes pour nous permettre d'accroître nos dépenses d'avenir, simplifier notre organisation territoriale trop lourde (...) consolider notre système de retraites ...". Il a jugé de son devoir d'assurer la pérennité financière de ce système de retraites et de relever le défi de la dépendance et promis une nouvelle réforme de la Justice, "pour qu'elle protège davantage les libertés" et soit "plus attentive aux victimes".

Deux jours après l'invalidation de la "taxe carbone" par le Conseil constitutionnel, il a réaffirmé sa détermination à taxer l'utilisation des énergies fossiles en France "Je ne suis pas un homme qui renonce à la première difficulté", a-t-il souligné en confirmant un nouveau texte pour janvier.

Nicolas Sarkozy a minimisé l'échec du sommet de Copenhague sur le climat, dans lequel il s'était personnellement beaucoup impliqué, en estimant que cette conférence avait tout de même "ouvert une porte sur l'avenir". Après une année 2009 marquée, surtout depuis l'été, par des polémiques à répétition, la fronde d'élus de la majorité contre plusieurs réformes et les dérapages d'un débat sur l'identité nationale, Nicolas Sarkozy a lancé un appel à l'unité. "Dans ce moment si crucial nous devons rester unis comme nous avons su l'être au plus fort de la crise", a-t-il dit. "Respectons-nous les uns les autres, faisons l'effort de nous comprendre, évitons les mots et les attitudes qui blessent. Soyons capables de débattre sans nous déchirer, sans nous insulter, sans nous désunir", a insisté Nicolas Sarkozy.

Il a estimé que les efforts faits depuis son arrivée à l'Elysée, il y a deux ans et demi, allaient porter leurs fruits et souhaité que le mot "fraternité", inscrit dans la devise de la République, retrouve tout son sens en 2010.

Réactions
- Les Verts: "C'est un président à la mine tendue qui nous a chanté un air de: 'tout va très bien madame la marquise', a dit Djamila Sonzogni, porte-parole nationale du parti écologiste. "Taxe carbone atomisée, dérapages racistes, quatre millions de chômeurs et
explosion de la précarité, échec de Copenhague... Pour les Verts, le choix de Sarkozy est de continuer à rouler droit dans le mur ; la nouveauté pour 2010 est qu'il est déterminé à accélérer", poursuivent les Verts.

- Le Modem pour sa part attendait une réponse sur l'après-crise. "On était en droit d'attendre une idée sur la société de l'après-crise. On n'a eu aucune idée simple permettant de dessiner l'avenir", déplore Marielle de Sarnez, vice-présidente du Modem.

- Le PS qualifie de "disque rayé" les voeux de Nicolas Sarkozy, estimant que "le bilan en matière de solidarité de l'homme du bouclier fiscal reste consternant". "Il nous a refait le catalogue des 'grâce à moi...', dans un exercice classique, lassant, d'autojustification", lance Benoît Hamon, porte-parole du parti socialiste. Il dénonce également un président "qui a taxé les indemnités des accidentés du travail, déremboursé des médicaments, privatisé la Poste, laissé France Télécom s'enfoncer dans une crise grave"...

La lutte contre les bandes
Lors d'une réception vendredi à l'Elysée en l'honneur des personnes qui ont travaillé pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, le chef de l'Etat a dénoncé la "folie des bandes" dont a été victime en décembre un adolescent de 12 ans, Amar, tué par balle à Lyon.

"Nous allons nous occuper de ces bandes cette année", a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a également souhaité que le gouvernement se mobilise contre le trafic d'armes à feu. La proposition de loi anti-bandes adoptée en première lecture au début de l'été dernier par les députés sera votée par le Parlement "dans les prochains jours", a-t-il dit.

Le chef de l'Etat a par ailleurs rappelé que 24.000 agressions contre des policiers, gendarmes, pompiers, conducteurs de transports en commun, etc. étaient comptabilisées chaque année. Il a notamment souhaité que les agresseurs d'un policier, Patrice Point, grièvement blessé dimanche à Montévrain (Seine-et-Marne), et décédé mercredi, soient "rapidement retrouvés et sévèrement sanctionnés". Plus généralement, il a promis que ces "pratiques scandaleuses" contre des serviteurs de la collectivité feraient l'objet de "sanctions plus dures".

"La sécurité est un droit fondamental. Je n'ai pas l'intention de relâcher nos efforts en la matière", a insisté le président de la République.

Prolongez votre lecture autour de ce sujet

tout l'univers France

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.