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C'est le gouvernement brésilien qui tranchera sur le choix d'un avion de chasse pour son armée de l'air

Selon le journal Folha de Sao Paulo, un rapport de l'armée brésilienne remis au ministre de la Défense conclut que le dossier du suédois Saab constituait la meilleure offre des trois en lice, devant le F18 (Boeing) et le Rafale (Dassault), seulement 3e, alors qu'il avait la préférence de Lula.Hervé Morin a balayé d'un revers de main ces "rumeurs".
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L'avion français Rafale (France 2)
Selon le journal Folha de Sao Paulo, un rapport de l'armée brésilienne remis au ministre de la Défense conclut que le dossier du suédois Saab constituait la meilleure offre des trois en lice, devant le F18 (Boeing) et le Rafale (Dassault), seulement 3e, alors qu'il avait la préférence de Lula.

Hervé Morin a balayé d'un revers de main ces "rumeurs".

Visiblement très sûr de lui, le ministre français de la Défense Hervé Morin a comparé mercredi l'avion de chasse français Rafale à une Ferrari, et son concurrent suédois Gripen NG à une Volvo. "Est-ce qu'on peut comparer une Ferrari, qu'est le Rafale, et le Gripen" qui s'apparente à "une Volvo", a lancé le ministre sur RMC. "Le Rafale est le seul avion multi-missions au monde, c'est-à-dire le seul avion qui est capable d'être à la fois chargé de faire de la défense aérienne, chargé de faire de l'attaque au sol et qui peut faire de la reconnaissance", a poursuivi Hervé Morin.

A Paris, peu après la révélation des échos défavorables au Rafale venus du Brésil, l'Elysée s'était refusé à tout commentaire tout en précisant: "Nous restons sereins." Dans un premier temps, Hervé Morin avait réagi avec prudence: "Je ne connais pas ce rapport. ce sont des rumeurs d'un journal (...) Vous êtes dans une compétition extrêmement dure et dans une compétition comme celle-ci, toutes les rumeurs sont mises sur la table par les uns et les autres."

Une source proche du ministère français de la Défense avait souligné, également très nuancée: "Au-delà de la question industrielle, le Rafale implique aussi un partenariat stratégique entre la France et le Brésil (...) Il n'y a aucune comparaison à faire entre les deux appareils", le Gripen NG de Saab et le Rafale. "Ils n'ont pas les mêmes caractéristiques techniques ni les mêmes fonctions."

La décision ultime sera donc politique
"La décision finale est toujours politique, parce qu'elle est prise par des organes politiques", a déclaré mercredi à Genève le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim, interrogé sur le projet d'achat par le Brésil d'avions de chasse français Rafale, qui seraient décriés par les militaires brésiliens. "Evidemment, on va étudier, prendre en compte ce qu'il y a dans les rapports" techniques, mais "c'est au ministre de la Défense, au président de la République (Luiz Inacio Lula da Silva) de décider", a-t-il souligné lors d'une rencontre avec des journalistes. "Ce n'est pas une décision exclusivement militaire."

Très attendue, la commande brésilienne d'avions de chasse pourrait dépasser 4 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros). Les autorités du Brésil ont fait savoir il y a quelques semaines que les discussions en vue d'une commande de Rafale se trouvaient dans leur dernière phase. Les constructeurs en concurrence peaufinent leurs dernières propositions: selon Libération du 6 novembre, Dassault se serait engagé à aligner le prix de son avion sur celui payé par l'armée française, soit 50 millions d'euros l'unité, contre une offre de 96 millions à l'origine.

Accusé de vouloir abréger le processus d'appel, le gouvernement a toutefois précisé qu'aucune décision n'avait été prise. Le président Lula a précisé qu'il aurait le dernier mot et que sa décision serait à la fois politique et stratégique.

De fait, Paris et Brasilia ont déjà signé des accords de coopération stratégique dans le domaine de la défense pour un montant chiffré à plusieurs milliards d'euros et qui incluent l'assemblage au Brésil d'hélicoptères et de sous-marins conventionnels et nucléaires. Le Brésil, qui veut doter son armée de 36 nouveaux avions de chasse, entend en effet accompagner cette commande d'importants accords de transferts de technologies. Le contrat pourrait être étendu ultérieurement pour atteindre 100 appareils.

Le Gripen NG de Saab présente le prix d'achat et le coût de maintenance le plus faible et assurerait davantage de transferts de technologies, explique le journal Folha de Sao Paulo en citant le rapport de l'armée de l'air. A la différence du Rafale, l'avion suédois serait développé en partie en coopération avec le Brésil, souligne l'armée, selon le quotidien.

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