COP26 : après 15 jours de négociations, les Etats ont adopté un texte commun, le Pacte de Glasgow pour le climat

En marge des négociations pour la déclaration finale, les pays ont signé plusieurs accords pour réduire les émissions globales de gaz à effet de serre.

Alok Sharma, président de la COP26, s\'exprime lors d\'une séance à Glasgow (Royaume-Uni), le 9 novembre 2021.
Alok Sharma, président de la COP26, s'exprime lors d'une séance à Glasgow (Royaume-Uni), le 9 novembre 2021. (DOMINIKA ZARZYCKA / NURPHOTO / AFP)
Ce qu'il faut savoir

Les 196 pays rassemblés depuis deux semaines à Glasgow (Ecosse, Royaume-Uni) ont trouvé un accord, samedi 13 novembre dans la soirée, pour clôturer la COP26. Ils ont adopté un texte commun, le Pacte de Glasgow pour le climat. Suivez les dernières informations et les premières analyses dans notre direct.

De timides avancées sur les énergies fossiles, pas de nouvelles aides pour les pays pauvres... La COP a accouché d'un accord en demi-teinte, avec quelques timides avancées symboliques et une absence de nouvelles aides pour les pertes et dommages réclamés par les pays vulnérables. Le résumé de cette COP est à retrouver ici.

Le monde se dirige vers +2,7°C. Malgré les nouveaux engagements à l'échéance 2030 annoncés juste avant et depuis le début de la COP, le monde se dirige toujours vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C à la fin du siècle, selon l'ONU.

Des accords signés en marge. En marge des négociations pour la déclaration finale, les pays ont signé plusieurs accords pour réduire les émissions globales de gaz à effet de serre. Une centaine de pays s’est ainsi engagée à réduire les émissions de méthane de 30% d’ici à 2030. Un accord a également été trouvé pour mettre fin, d’ici à 2022, au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone. Le gouvernement britannique a encore déclaré que des pays représentant 85% des forêts tropicales du monde avaient signé un engagement "sans précédent" pour mettre fin à la déforestation d'ici à 2030.

Des observateurs déçus. Architecte de l'accord de Paris de 2015, Laurence Tubiana a estimé, vendredi, qu'il y "avait encore plein de pays qui doivent faire des efforts". "On n'est pas au niveau de l'ambition nécessaire", a-t-elle souligné. De son côté, l'ONG Greenpeace a estimé que le "bilan est très mauvais""Le résultat de cette COP26 est très insuffisant, si ce n'est un fiasco", a regretté ce vendredi le porte-parole de Greenpeace France, Clément Sénéchal.

Retrouvez ici l'intégralité de notre live #COP26

22h51 : "La transition écologique, ce n'est pas qu'un objet de COP, c'est au quotidien, dans nos modes de vie, nos entreprises, nos collectivités", martèle Pierre Cannet, directeur des campagnes de l'ONG WWF, sur franceinfo. Lui aussi exprime sa déception face au bilan du sommet de Glasgow : "Ces décisions ont été prises par des gouvernements qui ne sont pas au niveau".

22h07 : Rappelons que la COP est un sommet annuel, même si certaines éditions ont des enjeux plus importants que d'autres. La COP27 aura lieu du 7 au 18 novembre 2022 en Egypte, à Charm el-Cheikh.


22h05 : D'autres réactions sont un peu plus positives. Laurence Tubiana, patronne de la Fondation Européenne pour le Climat, estime ce soir que "la dynamique de l’Accord de Paris fonctionne" et que la COP26 a permis de "combler une part significative de l'écart vers l’objectif 1.5". Mais elle aussi regrette l'abandon d'un dédommagement pour les "pertes et dommages", qui "doivent vraiment être en tête de l'agenda de la COP 27".

22h00 : "C'est une étape importante, mais ce n'est pas assez", regrette le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres après la cloture de la COP26. Il présente l'accord final comme "un compromis", même s'il contient "des pas en avant bienvenus".

21h45 : "Voici un bref résumé : bla, bla, bla. Mais le vrai travail continue hors de ces couloirs. Et nous n'abandonnerons jamais, jamais."

La militante suédoise Greta Thunberg se montre très critique sur les conclusions de la COP26, ce soir sur Twitter, comme elle l'avait déjà été tout au long du sommet.

21h32 : L'Inde qui veut continuer à exploiter le charbon, on comprend, mais aussi on ne comprend pas quand on sait qu'aujourd'hui ils vont fermer les écoles car il y a trop de pollution à New Delhi...

21h32 : Dans les commentaires, @Popol voit une contradiction entre l'intervention de l'Inde pour réduire l'ambition de l'accord final concernant la fin du charbon et cette autre information du jour sur les conséquences de la pollution dans la capitale indienne.

21h28 : "Ce n'est pas une grande COP. Il y a quelques points intéressants sur le charbon, le méthane, mais il n'y a pas eu cette dynamique qu'on espérait. (...) On remet toujours à l'an prochain".

L'amertume domine dans la réaction sur franceinfo de Jean Jouzel, co-auteur de l'étude qui avait formellement établi le lien entre la concentration de CO2 dans l'atmosphère et le réchauffement du climat.

21h11 : Les ONG dressent un bilan très critique de ce sommet, à cause notamment de l'échec à accorder un financement additionnel sur les "pertes et dommages" subies par les pays déjà frappés par des catastrophes liées au dérèglement du climat. La COP26 a été "une COP des pays du Nord qui reflète les priorités des pays riches", tranche le Réseau action climat, tandis que Care France évoque un "dialogue de sourds entre pays pollueurs et pays vulnérables".

21h03 : Notre journaliste environnement Thomas Baïetto vous a résumé les principaux points de l'accord qui a été adopté ce soir, et fait le bilan plus large de ce sommet, où d'autres accords ont été conclus, notamment sur la déforestation et les rejets de méthane.

21h01 : Après 15 jours de négociations, les Etats ont adopté un texte commun, le Pacte de Glasgow pour le climat.

20h42 : "Je m'excuse pour la façon dont ce processus s'est déroulé, et je suis profondément désolé. Mais il est aussi vital que nous protégions ce paquet" de mesures, réagit le président de cette COP26, Alok Sharma, qui semble retenir des larmes.

20h38 : Le changement de dernière minute obtenu par l'Inde provoque la colère d'une partie de l'assemblée. "Nous avons tous des inquiétudes restantes, mais il nous avait été dit que l'on ne pouvait pas rouvrir les négociations", s'étonne la déléguée du Mexique.

20h33 : La déléguée de la Suisse est très applaudie après avoir critiqué ce changement de formulation, estimant qu'il rend "plus difficile" d'atteindre l'objectif d'une limitation du réchauffement climatique à 1,5°C d'ici la fin du siècle. Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, se dit également "déçu" et rappelle l'importance de mettre fin à l'utilisation du charbon, mais confirme qu'il ne s'opposera pas pour autant à l'adoption d'un texte "historique".

20h31 : Le délégué indien confirme avoir eu gain de cause au sujet de la nouvelle formulation évoquée un peu plus tôt : le texte parle désormais de "phase down" du charbon, c'est-à-dire une diminution progressive de l'utilisation de cette énergie fossile, et non plus une disparition progressive.

20h25 : Le texte final garantit "l'implémentation totale et efficace" de l'Accord de Paris adopté il y a six ans, estime Alok Sharma.

20h23 : Le président de la COP26, Alok Sharma, rouvre la séance, et s'excuse pour le retard.

20h18 : Le texte devait être adopté, mais les délégués multiplient encore les conciliabules. Selon un journaliste présent sur place, l'Inde cherche à affaiblir un peu plus les termes utilisés sur le charbon dans le texte final, pour passer de "phase-out" (se débarasser) à "phase-down" (diminuer).

19h50 : La séance ne devrait pas tarder à reprendre (vous pouvez la regarder en direct mais en anglais) après une longue pause, qui a notamment permis aux négociateurs de se prendre en photo pour clore ces deux semaines d'intenses discussions.



(Alberto Pezzali / AP / SIPA)

19h38 : La séance devrait reprendre sous peu. En attendant, des ONG commentent déjà cet accord. Jennifer Morgan, la directrice exécutive de Greenpeace, qualifie le texte de "timide" et "faible", mais y voit quand même le signal "que l'ère du charbon touche à sa fin". "Certains leaders ne vivent clairement pas sur la même planète que nous", s'agace la directrice exécutive d'Oxfam, Gabriela Bucher. Toutes deux sont citées par le Guardian.

19h38 : Le texte final qui devrait être adopté à la COP26 s'appelle le Pacte de Glasgow pour le climat, et il a été mis en ligne sur le site de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Il fait dix pages, rédigées en anglais.

18h54 : Le président de la COP26, Alok Sharma, annonce une pause avant l'adoption formelle de la déclaration finale. Il insiste sur "l'équilibre extrêmement délicat" qui a été trouvé.

18h47 : La séance se poursuit à Glasgow, et les délégués de certains pays expriment une certaine amertume au sujet du projet de déclaration commune. Le texte "ne correspond pas au progrès nécessaire. Ce sera trop tard pour les Maldives, déclare le représentant de cet archipel de l'océan Indien, menacé par la montée des eaux. Cet accord n'apporte pas d'espoir à nos cœurs."

18h00 : Alors que la session plénière se poursuit, dans les allées de la COP, des ONG manifestent leur mécontentement sur le compromis trouvé.

17h38 : "Si la négociation est bonne, tout le monde sortira d'ici un peu mécontent (...), nous ne pouvons pas laisser le meilleur devenir l'ennemi du bien."

Sans surprise, le représentant de Joe Biden défend les textes sur la table.

17h25 : Tout en exprimant leurs griefs sur les textes, les pays qui prennent la parole à Glasgow finissent, pour la plupart, leur prise de parole en soutenant le compromis trouvé. La COP26 devrait se dénouer ce soir.

17h20 : Les Etats insulaires, les autres pays vulnérables et la Chine concèdent que leur proposition sur les "pertes et dommages" ne figurera pas dans le texte. "Nous sommes très déçus, mais nous irons de l'avant dans un esprit de compromis", a déclaré le représentant d'Antigua et Barbuda. Cette annonce pourrait débloquer les négociations.

16h58 : "Que vais-je leur dire en revenant de Glasgow ? Je vais pouvoir leur dire que Glasgow a fait la promesse de sécuriser leur futur (...). Glasgow se termine aujourd'hui, mais le vrai travail commence. Nous devons tenir parole". Une photo de ses petits enfants à la main et les larmes aux yeux, le représentant de Tuvalu prend la parole. "Répondre au changement climatique est critique pour notre avenir. Il ne devrait pas être relié à notre futur électoral", lance-t-il.



(UNFCCC)

17h11 : "J'ai peur que nous chutions dans ce marathon, à quelques mètres de l'arrivée (...) Ne tuez pas ce moment en demandant un texte différent (...) Embrassez-le, nos enfants ne nous pardonneront pas si nous n'arrivons pas à un accord."


Le représentant de l'Union européenne prend la parole, pour réclamer l'adoption du texte.

16h41 : L'Inde n'est pas d'accord avec la mention du charbon dans le texte final. Elle estime que les décisions ne doivent pas viser un secteur en particulier, rappelle que les pays comme le sien ont des enjeux de développement et ont le droit à leur part du budget carbone restant.

16h32 : Au tour du représentant chinois de prendre la parole. "Ce texte n'est pour l'instant pas parfait, mais nous n'avons pas l’intention de l'ouvrir à nouveau", lance-t-il, tout en suggérant quelques modifications mineures.



(UNFCCC)

16h32 : Pressé d'en finir, le président de la COP26 tente de clôturer cette réunion. Mais certains pays ne l'entendent pas de cette oreille. La Guinée prend la parole au nom de la coalition G77 et de la Chine. Son représentant exprime sa "déception" sur le sujet des "pertes et dommages" pour lequel les pays développés proposent de lancer un dialogue. Le représentant guinéen se dit cependant prêt à un compromis, établir un objectif concret à ce dialogue.

16h20 : "Les textes d'aujourd'hui reflètent le compromis élaboré par nos efforts et notre collaboration. Une fois adoptés, ils faciliteront l'application de l'accord de Paris".

Le président de la COP continue de défendre le texte. "Ne vous demandez pas ce que vous pouvez obtenir de plus, mais est-ce que ces textes sont suffisants ?" lance-t-il aux Etats.

16h16 : Alok Sharma défend les textes proposés ce matin. "Vous connaissez la nature de ces négociations. Nous devons tenir compte et soupeser les avis de 200 parties", rappelle-t-il.

16h15 : Avec plus de trois heures de retard, la session de la COP26 reprend. "Nous sommes arrivés au moment de vérité pour notre planète, nos enfants et nos petits-enfants", commence le président de la COP, le Britannique Alok Sharma.

15h40 : John Kerry, l'envoyé spécial américain pour le climat, discute désormais, texte à la main, avec Xie Zhenhua, son homologue chinois. Pour rappel, les négociations patinent sur la question des "pertes et dommages", pour lesquels les pays vulnérables réclament des financements que les pays développés lui refusent.



(UNFCCC)

15h35 : Le président de la COP26 Alok Sharma est en grande conversation avec l'envoyé spécial de Joe Biden, John Kerry. La session est censée reprendre maintenant.



(UNFCCC)

14h46 : "Je vous accorde un peu plus de temps, nous allons commencer à 15h30. Mais mon intention est de clore cette COP cette après-midi"

Devant ces discussions de dernière minute, le président britannique de la COP décide de décaler le début de cette nouvelle session.

14h43 : La session devait commencer il y a une heure et demie, mais des négociations de dernière minute sont en cours dans la salle, signale un journaliste sur place. Les discussions bloquent sur les "pertes et dommages", ces dégâts irréversibles crées par le changement climatique, principalement dans les pays du Sud, qui réclament un dispositif d'aide pour ce volet.

13h48 : "Ce texte est le reflet du cynisme des pays riches qui disent une chose devant les caméras, des discours plein d'empathies, sur l'urgence d'agir et puis c'est une tout autre musique qui se jouent derrière les portes closes."

Cette membre de Care France regrette l'absence d'avancée sur la question des pertes et dommages des pays vulnérables.

13h51 : "Malheureusement, nous constatons que le texte est toujours loin de refléter l'urgence de la situation. Il y a un énorme décalage entre ce qu'on y lit et l'urgence d'agir, ce que nous dit la science."

Cette membre du Réseau Action Climat estime que le texte de la COP n'est toujours pas à la hauteur de la situation.

13h52 : Les principales ONG françaises ont tenu ce midi un point presse sur le projet de déclaration finale. Voici quelques-unes de leurs analyses :

13h28 : La lutte contre le réchauffement climatique "sera citoyenne ou ne sera pas" mais "sera aussi gouvernementale ou ne sera pas", prévient le climatologue et ancien-vice président du Giec Jean Jouzel. Il appelle à ce que "tout le monde, les États, la société civile, les villes regardent dans la même direction".

Jean Jouzel, le 15 mai 2019 sur franceinfo. (FRANCEINFO)(FRANCEINFO)

11h22 : "Ce qui est sur la table n'est pas satisfaisant."

Interrogé par un confrère britannique, l'ONG juge durement les nouveaux textes.

11h18 : Le texte mis en ligne par la présidence britannique de la COP26 ne fait par contre aucune mention d'un mécanisme spécifique pour compenser les "pertes et préjudices" déjà subis par les pays les plus pauvres et exposés aux effets du réchauffement, une de leurs revendications fortes et un des points très controversés des négociations.

11h17 : Seule la fin de la production d'électricité avec du charbon est explicitement mentionnée, accompagnée d'une mention "unabated", qui laisse la porte ouverte aux projets promettant de capturer le CO2 émis. Quant aux subventions aux énergies fossiles, les pays sont seulement invités à cesser celles jugées "inefficaces" (par qui ? selon quels critères ?).

11h18 : Dernière ligne droite pour les négociations de la COP26. De nouveaux brouillons des textes de la déclaration finale ont été mis en ligne ce matin. Ils comportent toujours une mention inédite sur les énergies fossiles, cause première du réchauffement climatique, mais celle-ci reste timide.