Edouard Jacque n'a que quelques kilomètres à parcourir, mais chaque matin il quitte Longwy (Meurthe-et-Moselle) et passe deux frontières pour se rendre à son travail. Dans cette zone où 200 000 personnes naviguent chaque jour d'un pays à l'autre, lui a décidé d'ouvrir un garage en Belgique. Pour recruter son personnel, il s'est adressé à une agence d'intérim au Luxembourg qui a elle recruté en France. Ils sont donc passés sous statut luxembourgeois, puis ont été détachés en Belgique. Un système attractif pour ses salariés.La chasse aux abus en hausseLe détachement avantage aussi le patron puisqu'il paie les charges luxembourgeoises qui sont beaucoup moins élevées. Mais pour Édouard Jacque, cette stratégie correspond surtout à une pénurie de main-d’œuvre. Malgré un règlement très strict, le détachement produit parfois des situations ubuesques, comme ces 45 000 Français détachés chaque année dans leur propre pays. La plupart passent par Esch-sur-Alzette (Luxembourg), commune du qui concentre à elle seule une cinquantaine d'agences d'intérim. Face aux abus, la France a décidé d'augmenter le nombre de contrôles annuels de 20 000 à 24 000.