"En tant que gaullistes, on ne peut accepter que la chienlit s'installe au sommet de l'État", souligne, dans le Télégramme, M. de Villepin.Laurent Fabius a vu jeudi sur France Info dans la présidence Sarkozy "la pétaudière dans tous les domaines"Dominique de Villepin a donc utilisé le très gaulliste "chienlit", le mot utilisé par le Général de Gaulle pour dénoncer les désordres de 1968."Une grande partie de l'énergie politique de ce pays est en effet capturée par les affaires. Elle serait mieux utilisée au service des Français", précise l'ancien premier ministre dans cette interview au quotidien breton."Dès lors qu'une communauté était ciblée sur une base ethnique, elle contrevenait à notre droit. Il reste qu'après en avoir changé la lettre, il faut en modifier l'esprit", affirme Dominique de Villepin à propos de la polémique née de la circulaire du ministère de l'intérieur ciblant expressément les Roms et de la réaction de l'Europe.Réagissant au discours de Grenoble du président de la République, M. de Villepin constate qu'il "est contraire à la Constitution, au principe d'égalité" car il "opère une distinction entre les citoyens français de souche et ceux d'origine étrangère. Mais la déchéance de la nationalité, ça concerne qui? Au maximum deux ou trois personnes par an. Ce n'est pas ça lutter contre l'insécurité. D'autant qu'au même moment on diminue les effectifs de la police", déplore-t-il.Sur France Inter, jeudi, il a confirmé vouloir créer un groupe parlementaire avec les élus proches de François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan.Pour sa part Laurent Fabius, "la présidence de M. Sarkozy, c'est la pétaudière, c'est la pétaudière dans tous les domaines : violation de la loi intérieure sur la presse (secret des sources), violation de loi européenne (Roms), violation de la loi parlementaire (débat sur les retraites)"."Chaque prédécesseur de M. Sarkozy a eu ses qualités et ses défauts", mais chacun "a apporté quelque chose: le général de Gaulle a apporté quelque chose au rang de la France, Georges Pompidou à la modernisation industrielle, Valéry Giscard d'Estaing à la modernisation sociale, François Mitterrand à la vision européenne, Jacques Chirac sur la pratique républicaine", a énuméré le député de Seine-maritime. Mais Nicolas Sarkozy, lui, "n'apporte rien, il contribue à l'abaissement de l'image internationale de la France", a-t-il dit.