Philippe Séguin voit le jour à Tunis en 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale. À l'âge d'un an, il va perdre son père, mort en combattant dans le Doubs. "Le premier titre que j'aie eu, c'est pupille de la Nation", se souvenait-il avec émotion avant de préciser : "Ça vous marque et ça explique votre histoire."À 6 ans, le petit Philippe reçoit les médailles militaires de son papa. Comme un adulte, il est décoré lors d'une cérémonie sur une place de Tunis. Cet événement fondateur, émotionnellement très fort, marquera à jamais l'homme qu'il va devenir.Au nom du pèreCe moment vécu dans la petite enfance crée un lien indissoluble entre Philippe Séguin et la République. Son ami le réalisateur Serge Moati confie que le futur ministre "était toujours dans l'émotion et la nostalgie de son père mort".Son collaborateur Henri Guaino, qui avait notamment en commun avec lui la douleur de ne pas avoir connu son père, témoigne de ce moment essentiel : "Cette cérémonie à l'âge de 6 ans a structuré, au fond, toute sa vie personnelle et toute sa vie politique."