Pour FrançoisFillon, l’instauration du droit de vote des étrangers (qui ne font pas partiede l’Union Européenne) aux élections locales, "c’est prendre le risque decommunautariser le débat public" . Et le Premier ministre d’ajouter qu’aucune"des raisonsavancées ne justifie, à (ses) yeux, ce travail de sape d'un des fondements denotre République". François Fillon intervenait en ouverture du débat surcette proposition de loi très symbolique. Il a aussi accusé la gauche de s'engager dans une "voie dangereuse" . Pour lui, "elle prend le risque de vider la nationalité et la citoyenneté françaises de leur substance". La gauche réplique C’est avec Esther Benbassa (EELV), rapporteure de la proposition que la gauche a répondu : "J'ai ai été moi-même une étrangère, une immigrée " a rappelé cette universitaire, qui possède la triple nationalité franco-turque-israélienne.Vote dans la soiréeLe vote devrait intervenir dans la soirée et devrait être très serré, certaines voix des radicaux de gauche faisant défaut à la majorité. Mais les centristes étant également divisés, la proposition devrait être approuvée. François Bayrou (MoDem) dit "oui" tandis que le patron des centristes au Sénat, François Zocchetto, dit "non".Le FN manifeste, la gauche aussi Peu avant l'ouverture de la séance au Sénat, Marine Le Pen et une centaine de ses partisans ont manifesté auxabords du Palais du Luxembourg pour dénoncer la proposition de loi socialiste. Pour la présidente du Front National, "on chercheà brader dans le dos des Français ledernier droit qu'il leur reste, le droit de voter" . Elle a aussi rappelé que Nicolas Sarkozy s'était prononcé en faveur de ce droit pour les étrangers avant son élection à la présidence de la République.Non loin de là, des associations de gauche comme SOS Racisme ou le syndicat étudiant UNEF ont manifesté, eux, en faveur du droit de vote des étrangers non communautaires.