On n'oubliera jamais les deux filles en or de la natationfrançaise. Les standings ovations du public de Chartres à la double championned'Europe Camille Muffat, aussi belle que la Vénus sortant des eaux deBotticelli. Le podium magique de Laure Manaudou, craquante, de nouveau conquérante,tenant sa petite fille Manon dans ses bras et la couvrant de baisers à l'heurede la Marseillaise.On n'oubliera pas non plus la prière chantée à capella et àgenoux par les rugbymen des Samoas après leur déconvenue vaillante face au XVde France. La défaite en chantant, c'est la classe absolue, la magie d'un sportfait de sacrifices, de respect et de modestie. Modeste comme l'impeccableMichalak, vainqueur à lui tout seul des guerriers du pacifique et qui,interrogé au sortir du terrain, déclare tout simplement : "j'ai faitmon boulot".Aucun, aucune de ces grands champions ou championnes neroule des mécaniques. Pas un, pas une n'est vulgaire ou détestable. On est loindes vilénies du football ou des tricheries du vélo.Et quand on ajoute d'autres images encore plus saisissantes,celles des skippers du Vendée Globe partis dans la plus extrême solitude à laconquête des plus lointains horizons, on se met à plaindre les faux intellosqui détestent le sport, ou pire, les faux amateurs qui n'aiment que les sportsdont les stars de pacotille vivent et prospèrent dans l'invective, le pognon etla crânerie. Dis-moi quel sport tu aimes et je te dirai qui tu es.