Car parfois, onnavigue aux confins de l’imbécilité. Le plus souvent les enquêtes d’opinionquantitatives, celles qui portent notamment sur les intentions de vote sontrelativement honnêtes, bien faites et sont devenues indispensables au processusdémocratique. Mais quand on passedu "quanti" au "quali", ca se gâte légèrement.Rienn’est plus vicieusement ringard qu’un sondage qualitatif.Rienn’est plus vicieusement ringard qu’un sondage qualitatif. Que dire par exempledu sempiternel hit parade de popularité, le top 50 des Français les plusméritants, que nous infligent périodiquement l’IFOP et le JDD. On y mélangeallègrement les politiques, les artistes, les pipoles et les stars à laretraite. Et de cet inventaire à la Prévert, surgit toujours un palmarèsdégoulinant de bonne conscience, où les vainqueurs s’appellent CommandantCousteau, Abbé Pierre ou encore Yannick Noah. Ce qui évidemment n’a aucunesignification.Mais bien sur, il ya pire. Il y a le tout dernier sondage CSA désignant Anne Sinclair "femmede l’année 2011" devant Mmes Lagarde, Aubry et Le Pen. 1 Français sur 4,(dont 3 femmes sur 10) ont choisi l’épouse de DSK comme modèle. Voilà qui va plongersociologues psychologues et sexologues dans des abimes de perplexité.Car si les Françaiset surtout les Françaises se reconnaissent dans le calvaire sado maso que MmeSinclair a vécu cette année, ça craint. Etre trompée, bafouée, humiliée et en pluspayer l’addition et signer le livre d’or devant les caméras du monde entiern’est pas forcément le parangon du féminisme triomphant.A moins qu’il nefaille raisonner autrement. Si Anne Sinclair est couronnée "femme del’année", c’est peut être parce qu’elle est le seul personnage del’affaire DSK à avoir montré un peu de dignité. Si c’est ça, ça prouve qu’il y atoujours une façon d’interpréter utilement le plus futile des sondages. Ainsisoit-il.