Emmanuel Macron est l'homme de l’année 2017 pour de nombreux journaux européens. Pourtant, il y a encore plus jeune que lui. À 31 ans, le nouveau chancelier autrichien, Sebastian Kurz, est le plus jeune dirigeant au monde. Issu de la droite conservatrice, il gouverne avec l'extrême droite. Il sera reçu vendredi 12 janvier à l'Élysée. À la veille de cette entrevue, l’ambassadeur d’Autriche en France, Walter Grahammer, était l'invité de L'Interview-J-1. franceinfo : Voyez-vous des points communs dans le parcours "vitesse grand V" de ces deux dirigeants, Emmanuel Macron et Sebastian Kurz ?Walter Grahammer : Évidemment, ce qui les lie c'est leur âge étant donné aussi que notre chancelier est encore un peu plus jeune que votre président. Il a commencé [au gouvernement] à 24 ans, il était secrétaire d'État aux Affaires intérieures, il était ministre des Affaires européennes et étrangères et, depuis la dernière élection, il est chancelier fédéral.Cela vous gêne-t-il de travailler avec FPÖ, parti d'extrême-droite issu du nazisme ? Comprenez-vous l'émoi suscité par le ministre de l’Intérieur, Herbert Kickl (FPÖ) lorsqu'il a proposé de cantonner, de façon "concentrée", les demandeurs d’asile dans des centres dédiés ?Je comprends. D'un autre côté, ce n'est pas encore la position du gouvernement autrichien. C'est un ministre qui l'a dit. En tant que représentant de mon pays, je dois m'en tenir à la position de mon gouvernement.Avant Noël, Sebastian Kurz a déclaré vouloir mettre fin aux quotas de répartition des demandeurs d’asile, un système mis en place depuis 2015 pour soulager l’Italie et la Grèce. Qu'en est-il de la solidarité européenne ? On a vu, avec cette vague énorme de réfugiés, que ça n'a plus marché... Le paradoxe, c'est que vous gouvernez avec l'extrême-droite, mais que votre chancelier est pro-Européen... Le partenaire gouvernemental, c'est-à-dire le parti FPÖ, ne s'est pas prononcé contre l'Europe. Au contraire, dans le programme gouvernemental, il y a une claire affiliation de tous les membres du gouvernement à la chose européenne.Il y a 18 ans, votre pays était largement boycotté après la victoire de Jörg Haider et la première coalition bleue-noire ? Pas cette fois, pourquoi ? Les États membres qui étaient à l'origine de ces mesures, ont compris que cela ne marchait pas.