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Autriche : "Il y a une claire affiliation du gouvernement à la chose européenne", assure l'ambassadeur autrichien en France

Walter Grahammer, l’ambassadeur d’Autriche en France, était l'invité de L'Interview J-1, sur franceinfo, à la veille de la visite du nouveau chancelier autrichien à Paris. 

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 8 min
Walter Grahammer, l'ambassadeur d'Autriche en France, était l'invité de L'Interview J-1, jeudi 11 janvier 2018, sur franceinfo. (FRANCEINFO)

Emmanuel Macron est l'homme de l’année 2017 pour de nombreux journaux européens. Pourtant, il y a encore plus jeune que lui. À 31 ans, le nouveau chancelier autrichien, Sebastian Kurz, est le plus jeune dirigeant au monde. Issu de la droite conservatrice, il gouverne avec l'extrême droite. Il sera reçu vendredi 12 janvier à l'Élysée. À la veille de cette entrevue, l’ambassadeur d’Autriche en France, Walter Grahammer, était l'invité de L'Interview-J-1. 

franceinfo : Voyez-vous des points communs dans le parcours "vitesse grand V" de ces deux dirigeants, Emmanuel Macron et Sebastian Kurz ?

Walter Grahammer : Évidemment, ce qui les lie c'est leur âge étant donné aussi que notre chancelier est encore un peu plus jeune que votre président. Il a commencé [au gouvernement] à 24 ans, il était secrétaire d'État aux Affaires intérieures, il était ministre des Affaires européennes et étrangères et, depuis la dernière élection, il est chancelier fédéral.

Cela vous gêne-t-il de travailler avec FPÖ, parti d'extrême-droite issu du nazisme ? Comprenez-vous l'émoi suscité par le ministre de l’Intérieur, Herbert Kickl (FPÖ) lorsqu'il a proposé de cantonner, de façon "concentrée", les demandeurs d’asile dans des centres dédiés ?

Je comprends. D'un autre côté, ce n'est pas encore la position du gouvernement autrichien. C'est un ministre qui l'a dit. En tant que représentant de mon pays, je dois m'en tenir à la position de mon gouvernement.

Avant Noël, Sebastian Kurz a déclaré vouloir mettre fin aux quotas de répartition des demandeurs d’asile, un système mis en place depuis 2015 pour soulager l’Italie et la Grèce. Qu'en est-il de la solidarité européenne ? 

On a vu, avec cette vague énorme de réfugiés, que ça n'a plus marché... 

Le paradoxe, c'est que vous gouvernez avec l'extrême-droite, mais que votre chancelier est pro-Européen... 

Le partenaire gouvernemental, c'est-à-dire le parti FPÖ, ne s'est pas prononcé contre l'Europe. Au contraire, dans le programme gouvernemental, il y a une claire affiliation de tous les membres du gouvernement à la chose européenne.

Il y a 18 ans, votre pays était largement boycotté après la victoire de  Jörg Haider et la première coalition bleue-noire ? Pas cette fois, pourquoi ?

Les États membres qui étaient à l'origine de ces mesures, ont compris que cela ne marchait pas. 

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