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"Il y a des angles morts" dans le plan de "sécurité sexuelle" prévu par Emmanuel Macron, selon Caroline de Haas

La militante de la cause féministe Caroline de Haas était l'invitée de L'interview J-1, jeudi sur franceinfo. Samedi, Emmanuel Macron doit dévoiler des mesures de prévention et d'accompagnement des femmes victimes de violences. 

Article rédigé par Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 8 min
Caroline de Haas, jeudi 23 novembre sur franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Caroline de Haas, ex-socialiste et ex-conseillère de l'ancienne ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, était l'invitée de L'interview J-1, jeudi 23 novembre sur franceinfo. Cette militante de la cause féministe est aujourd'hui consultante en entreprise sur l'égalité professionnelle.

Samedi, à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, Emmanuel Macron doit présenter un éventail de mesures pour mieux prévenir les violences et accompagner les victimes. "Cette question de la communication et de la prévention (...) est très importante", juge Caroline de Haas.

Un plan choc de "sécurité sexuelle"

Caroline de Haas compte maintenir la pression sur le président de la République jusqu'à son discours prévu samedi matin. Elle a déjà lancé une pétition sur le site change.org, le 5 novembre, pour lui demander de décréter un plan d'urgence contre les violences sexuelles. Jeudi soir, elle avait déjà récolté plus de 128 500 signatures. La militante féministe prévoit également une manifestation vendredi sur la place de la République, à 11 heures. 

Alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à lancer un plan choc de "sécurité sexuelle", avec une campagne d'information télévisée qui doit démarrer dès samedi, sur le modèle des campagnes de sécurité routière, Caroline de Haas est sceptique. "Cette question de la communication et de la prévention à travers des campagnes d'information est très importante. La question est de savoir combien ils vont mettre dessus." Elle rappelle que les campagnes de sécurité routière bénéficient d'un budget de 10 millions d'euros. 

D'après elle, "il y a quand même des angles morts" dans le projet proposé par Emmanuel Macron. "Le premier, c'est le travail. Il y a 20% des femmes qui ont été harcelées sexuellement au travail et il n'en parle pas une seule fois.(...) On a l'impression que le monde du travail a disparu des écrans radars. Il y a un deuxième angle mort : ce sont les associations qui accueillent les femmes victimes. On a demandé à ce que, dès demain, leurs subventions soient augmentées pour qu'elles puissent faire face à l'explosion des demandes d'accompagnement."

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