Le débat a été lancé mardi 25 octobre, dans la matinée, lors de la réunion de groupe des députés macronistes à l’Assemblée nationale. D’après les informations de franceinfo, il n’y aura pas de consigne sur cette proposition de loi du député Aymeric Caron (Nupes) visant à interdire la corrida mais une liberté totale de vote. "Je ne me vois pas tordre le bras à un collègue du Gers ou des Landes", confie un haut stratège, pour ménager les susceptibilités. Conséquence : plusieurs députés Renaissance sont prêts à voter pour l’interdiction, même si elle est proposée par un député de la Nupes. "S’ils estiment que les alliés sont à La France Insoumise, très bien", ironise un ministre, fou de rage.Car au gouvernement, les violons ne sont pas vraiment accordés. Il y a deux camps. Quelques-uns gênés par le sujet et surtout d’influents ministres pro-corrida. Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture ou Geneviève Darrieusecq, ministre déléguée en charge du Handicap, élue des Landes et ancienne maire de Mont de Marsan. Preuve que le clivage est éthique, culturel, et aussi géographique."C’est un sujet explosif, qui vous fait péter un dîner"Un soutien d'Emmanuel Macronà franceinfoÀ tel point que le gouvernement ne donne pas de consigne non plus. Et hésite même sur le nom du ministre appelé à siéger au banc. Le garde des Sceaux en a très envie. Mais Franck Riester – qui s’occupe des relations avec le Parlement – pourrait représenter l’exécutif pour simplement délivrer un avis de sagesse. Et donc s’en remettre à l’appréciation des députés avec toutes les chances que le texte soit adopté."Du pétrole pour le Rassemblement national""Ça va aboutir pendant ce quinquennat", nous assure un député macroniste. Un ministre regrette une interdiction "avant tout symbolique" et "sans grand progrès pour le bien-être animal". D’autres s’inquiètent des conséquences politiques : "Si vous voulez conforter Ménard, Aliot et consort, vous faites ça !", s’emballe un membre du gouvernement.Même à gauche, il y a des craintes. "Les positions anti-corrida sont du pétrole pour le Rassemblement national", fustige un député socialiste. En clair, une interdiction pourrait participer à la montée du RN, la tauromachie étant considérée à l'extrême droite comme une tradition ancestrale.