Orléans est à 120kilomètres au Sud de Paris. Le train y joue un rôle essentiel. Des milliersd'habitants font l'aller-retour chaque jour pour travailler dans la capitale.Depuis quelques semaines, les quais sont régulièrement investis par lesmilitants du collectif des gares du Val de Loire. Ils appellent à faire lagrève des billets, dès lundi prochain. Une femme témoigne : "Lemardi, j’avais un train à 20h48, mais il est supprimé. Je vais devoir attendreaprès 23 heures pour revenir de Paris. Sauf si la SNCF me paye le repas et lecinéma, je ne peux pas rentrer chez moi."Il n'y a pas que laliaison avec Paris qui pose problème. Les petites gares situées à l'Ouestd'Orléans, en direction de Blois et Tours, suscitent beaucoup d’inquiétude,raconte Farid Benhammou. Cet enseignant enrage contre la refonte des horaireset des dessertes : "Entre Orléans et Tours, les petites gares neseront souvent plus desservies aux heures de pointe, le matin et le soir. Ilreste des trains à la mi-journée, ce qui ne sert à rien pour aller travailler.Je vais devoir prendre ma voiture."Et les militants ducollectif des gares du Val de Loire ne se contentent pas de rester sur lesquais. Ils arpentent les trains de bout en bout, pour avoir plus de temps pourdiscuter avec les usagers. Ils rencontrent par exemple un jeune homme,apprenti, qui a peur d’arriver en retard en cours à cause des nouveauxhoraires : "Je descends à la Chapelle Saint-Mesmin, mais montrain ne desservira plus cette gare. Si je prends le bus, j’arriverai trop tardau CFA. Théoriquement je risque de perdre une partie de ma paye." Maisdans les trains aux environs d'Orléans, il n'y a pas que des mécontents.Certains, plus rares et plus discrets, disent que les nouveaux horaires lesarrangent, surtout ceux qui ne descendent pas dans les petites gares et qui seréjouissent de trouver parfois un train un peu plus rapide. Pour justifier lesnouveaux horaires, la SNCF et le gouvernement ont plusieurs arguments. Lecadencement, tout d’abord : on essaye de rendre les horaires plusréguliers, par exemple en faisant partir les trains à 15 ou à 20 de chaqueheure. Mais d'après la SNCF, ces changements d’horaire sont majoritairement dusaux travaux très importants sur les voies.C'est indispensable,dit la ministre de l'écologie et des transports Nathalie Kosziusko-Morizet, carle réseau français est vétuste : "On est passé à 1000 kilomètresde voies rénovées par an." La SNCF a chargél'ancienne patronne du syndicat CFDT, Nicole Notat, de jouer les médiatrices.Elle est chargée de centraliser toutes les plaintes et de proposer des adaptationsaux nouveaux horaires. Mais cette médiation ne convainc pas vraiment JeanSivardière, de la Fédération nationale des usagers des transports : "Celavient trop tard ".Réponse de l’intéressée : tout n'est pas perdu, on peut résoudrecertains problèmes, dit-elle, tout en reconnaissant qu'elle n'a pas de baguettemagique.