90% des informations que nous regardons et écoutons préparées par des logiciels dans 15 ans ? Cette prédiction insolite émane d'une entreprise américaine,Narrative Sciences, spécialisée dans la transformation de données brutes enflux d'information. Dans un long billet sur son blog, le directeur technique decette société, Kris Hammond, détaille les raisons pour lesquelles, selon lui,il est inévitable que les ordinateurs se mettent, demain, à raconter deshistoires au public à propos de l'actualité.Sources d'informations accessibles aux ordinateursD'abord, dit-il, parce que de plus en plus d'informationssont disponibles sous forme de données numériques exploitables par desordinateurs : que ce soit en matière de sport, de finance ou même de politique(on ne parle pas ici des petites phrases qui ne sont que l'écume des jour maisdes délibérations, des décisions prises et des conséquences chiffrées de cesdécisions).Data journalismeL'exploitation minutieuse des données constitue déjà ce quel'on appelle le "data journalisme" que pratiquent certains médias.Par exemple, le quotidien britannique The Guardian, a épluché 450.000 notes defrais de députés, en se faisant aider par des lecteurs, afin de comprendre cequi se cachaient derrière ces chiffres. Demain, des logiciels seront capablesd'effectuer un tel travail, "sous le contrôle d'éditeurs et de rédacteurs",précise Kris Hammond comme pour être rassurant.Besoin d'une information "de niche"Deuxième raison pour laquelle des"ordinateurs-journalistes" verront forcément le jour, selon lui : ily a un marché pour cela. Le besoin va se faire sentir de plus en plus pour desinformations spécifiques destinés à des publics restreints, de niche, que lesgrands médias ne peuvent satisfaire. De l'information ultra-pointue en matièrede sport, d'économie ou de vie citoyenne à une échelle locale ou régionale. Unordinateur peut rédiger des rapports sur la criminalité très localisés, parexemple.Ce phénomène devrait devenir une réalité avec lestechnologies de "datamining" (exploitation de données) et de descriptiontextuelle des événements sur lesquelles travaillent déjà des sociétésspécialisées.Bref, des ordinateurs-journalistes : pour certains, cen’est pas une hypothèse mais une certitude.