Le coup d'envoi a été donné le 20 novembre dernier à Avignon par le président de larépublique lui-même. Nicolas Sarkozy a déclaré la guerre au streaming illégal. "Personne ne peut soutenir ça ", a dit le chef de l'Etat à propos des sites qui "volent d'un côté et revendent de l'autre ". La Hadopi, lahaute autorité contre le piratage, répond "présente". Elle vient denommer une mission d’expertise et promet des propositions concrètes d'ici troismois.Mais ce ne sera pas simple ! Lutter contre le streaming s'annoncebeaucoup plus compliqué que contre le peer-to-peer.Un casse-tête juridique et techniqueD'abord, pour des raisons juridiques car la loi Hadopi n'apas été faite pour ça. Il faudra donc la toiletter. Certes, ce n'est pas leplus difficile.En fait, le problème est essentiellement technique. Poursurveiller efficacement le streaming, il faudrait mettre en place des mesureset des outils extrêmement intrusifs à la fois chez les fournisseurs d'accès et chezles internautes. De quoi soulever des tollés de protestations.Ne pas faire n'importe quoiD'autant que, la justice européenne vient de le rappeler : onne peut pas faire n'importe quoi au nom du droit d'auteur. Une société belge degestion des droits d'auteur, la Sabam, qui voulait instaurer un filtrage actifchez un fournisseur d'accès de ce pays (Scarlet) vient d'être déboutée. Lamesure a été jugée disproportionnée.Des ayants droits très discretsPlus simple que le filtrage, les ayants droits - qui sont àla manœuvre dans cette affaire - pourraient attaquer en justice les sites destreaming. Beaucoup sont situés à l'étranger, comme le plus connu Megavidéo quise trouve à Hong Kong. Pourtant, les ayants droits ne font pas. Pourquoi ? Peut-êtrepar crainte que ce soit inutile et aussi, sans doute, pour ne pas avoir à endosserpubliquement le manteau du "méchant".Bref, la partie s'annonce serrée. La Hadopi compte sur ses Labs, ses comités d'experts, pour trouverdes idées originales. On a hâte de voir ça.