Le trafic est devenu planétaireC'est l'un des trafics des plus lucratifs après celui de la drogue, des armes et de la traite des êtres humains. Le tableau de chasse est impressionnant : éléphants, pythons, varans, singes, porcs-épics, pangolins, ce commerce illégal, planétaire, rapporterait quelques 17 milliards d’euros par an, à ses trafiquants. Le commerce illégal de viande de brousse est en plein essorIl suffit de se rendre sur les marchés de Yaoundé. Stefano de Luigi et Thomas Saintourens ont enquêté pour Géo : Stefano le photographe, sous haute protection, est allé au fin fond de la brousse. (Au Tchad, la Brigade de Lutte contre le braconnage. © Geo Stefano de Luigi.) Démanteler les réseaux, la meilleure méthode reste l'infiltrationLe Tchad a son bataillon paramilitaire de lutte contre le braconnage, en tout 400 hommes. Au Cameroun, a été créé le B.I.R, le Bataillon d'Intervention Rapide, fort de 2 400 soldats pour traquer les trafiquants d'ivoire dans le parc de Waza. Mais ce sont aussi des hommes comme Jean-Paul Burget, ex-soigneur dans un zoo, président de l'association sauvegarde faune sauvage qui apportent une aide précieuse en s'infiltrant dans les réseaux. Jean-Paul Burget qui a permis ainsi l'arrestation de plusieurs centaines de braconniers. Les prises destinées aux marchés asiatiques et européens dont la FranceRégulièrement, les douaniers de l'aéroport de Roissy font des saisies. Ainsi, 300 tonnes de viande de brousse passeraient, chaque année, par l'aéroport parisien pour être ensuite acheminées vers d'autres capitales européennes. Cette même viande que l'on peut retrouver dans des gargotes du nord de Paris, comme en a eu la preuve le reporter de Géo, Thomas Saintourens. En tout, 5 000 espèces animales protégées sont concernées par ce trafic qui s'est transformé, ces dernières années, en véritable lutte armée.