Neila fait partie de la "Team Moore", un groupe d'activistes qui traque les pédophiles actifs sur internet en se cachant sous de faux profils d'adolescentes. Leur méthode : attirer sur Facebook un pédophile présumé (sans tomber sous le coup de la loi avec des propos incitatifs) et rester en contact avec lui jusqu'à ce qu'il propose une rencontre. Puis se rendre à ce rendez-vous pour confronter leur interlocuteur à ses messages et à ses photos, souvent très crus. La confrontation, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, débouchera peut-être sur l'ouverture d'une enquête ou une arrestation."Envoyé spécial" a suivi Neila à Bordeaux. Elle va y rencontrer un homme qui lui envoie des messages particulièrement insistants sur Facebook, croyant s'adresser à "Lina", 12 ans. Sur place, elle retrouve un membre de son équipe. C'est un vigile, qui va assurer sa sécurité pendant la confrontation avec le pédophile présumé. Sur Facebook, la fausse petite fille et lui se sont décrit la tenue qu'ils vont porter. L'homme sera en treillis et tee-shirt militaire. Neila, elle, a emprunté des vêtements à sa fille et porte une perruque.Le pédophile présumé risque deux à cinq ans de prisonL'équipe d'"Envoyé spécial" se poste à une centaine de mètres pour capter la scène en toute discrétion. Voici l'homme, habillé comme convenu. D'après ses messages, il a prévu d'emmener la petite fille chez lui en voiture, et de coucher avec elle. Mais c'est à une "chasseuse de pédophiles" qu'il fait face. Neila dit travailler en collaboration avec la police, mais elle se garde bien de préciser son statut, non officiel. Elle prévient l'homme qu'elle va transmettre son dossier (messages et photos postés sur Facebook, vidéo de la rencontre) à la justice.A ce stade, l'homme est présumé innocent. S'il est jugé un jour, le fait d'être venu au rendez-vous pourra être retenu comme circonstance aggravante. Il risque de deux à cinq années de prison.Extrait de "Ils traquent les pédophiles", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 21 novembre 2019.