L'espoir était grand à Braga. Après avoir sorti le FC Seville lors du dernier tour préliminaire, les Portugais espéraient bien encore faire parler d'eux dans le groupe H. Mais le premier match à l'Emirates Stadium a certainement douché leurs espoirs, même si la deuxième place reste plus que jamais d'actualité. En encaissant un énorme (6-0) à Londres, Braga a vécu une soirée en enfer. Les Gunners, avec une défense 100% tricolore (Sagna, Koscielny, Squillaci, Clichy) et le retour de Nasri, ont détruit le plan des Portugais, spécialistes du contre, en ouvrant la marque dès la 9e minute sur un penalty transformé par l'Espagnol Cesc Fabregas, suite à une faute du gardien sur l'attaquant marocain Marouane Chamakh. Le champion du monde, au sommet de son inspiration, avait lui-même créé la situation décisive en lançant parfaitement l'ancien Bordelais, fauché par le gardien dans la surface. Ne pouvant plus attendre qu'Arsenal s'agace, comme l'avait fait Séville, éliminé lors du tour préliminaire, Braga n'avait plus beaucoup d'arguments et s'exposait à la punition dans ce duel plus franco-brésilien qu'anglo-portugais. Le succès a commencé à se dessiner dès avant la pause lorsqu'Arshavin, servi par Fabregas, auteur là encore d'un petit chef d'oeuvre, a aggravé la marque (30e), puis quand Chamakh a été à son tour récompensé pour son activité après une belle combinaison avec le meneur de jeu espagnol, toujours lui, et le jeune Wilshere (34e). Fabregas a mis fin à tout suspense à la 53e minute en inscrivant son deuxième but personnel, de la tête, sur un centre d'Arshavin, mais pas au spectacle. Un quart d'heure plus tard, le Russe donnait le cinquième but à Vela (69e), entré peu de temps auparavant. Le même Mexicain concluait le festival peu avant la fin du match sur une nouvelle passe décisive de Fabregas (84e). Braga, deuxième du dernier Championnat portugais, ne s'était pas créé la plus petite occasion de tout le match.Dans l'autre rencontre du soir, le Shakhtar Donetsk a fait une excellente opération en battant le Partizan Belgrade (1-0), grâce à une réalisation de son capitaine et toujours très remuant Srna (71e). Une victoire qui laisse l'espoir de la deuxième place, ou tout du moins place l'équipe ukrainienne en bonne position pour la troisième marche du groupe.Dans le groupe E, le premier match de cette phase était déjà un sommet. A l'Allianz Arena, le Bayern ne pouvait passe rater lors de la venue de la Roma. Mais sans Ribéry, suspendu, ni Robben, blessé, le vice-champion d'Europe n'a plus rien à voir avec ce qu'il était, comme en témoigne sa 11e place en Bundesliga. Et comme de son côté, l'AS Rome, traumatisé par sa déroute à Cagliari (5-1) lors de la 2e journée du Calcio, se cherche encore, la rencontre entre les deux favoris du groupe E a longtemps été un festival de maladresses et d'approximations. Ce sont les Bavarois qui, au grand désarroi de leur public, ont été les plus "performants" à ce petit jeu comme lorsque Olic, préféré à Klose, enlève le ballon des pieds de Kroos qui s'apprêtait à tirer (21e) ou quand Philipp Lahm laisse échapper sans raison un ballon (29e). C'est encore sur une maladresse bavaroise, une passe approximative de Daniel van Buyten monté prêter main forte à ses attaquants, que la Roma s'est créée l'occasion la plus franche de la première période. Parti en contre, Borriello était rattrapé in-extremis par les défenseurs du Bayern, mais obtenait un coup-franc sur lequel il obligeait Butt à un arrêt réflexe (40e). En seconde période, Kroos réveillait l'Allianz-Arena avec un tir de 20 m détourné au-dessus de sa tranversale par Julio Sergio (55).Van Gaal tentait le tout pour le tout en faisant entrer à la 66e min deux attaquants, Mario Gomez et Miroslav Klose. Le Bayern accroîssait la pression et l'AS Rome se recroqueville en défense, mais Kroos (70), Klose (75) et Schweinsteiger (76) manquaient de peu d'ouvrir la marque. C'est finalement Müller qui trouvait la faille d'une superbe reprise en demi-volée de l'extérieur du pied droit (79e). Un vrai chef-d'oeuvre, imité quatre minutes par Klose à la réception d'un coup franc pour une déviation pleine d'astuce.Là-aussi, c'est déjà peut-être un tournant dans ce groupe qui a eu lieu en Bavière. Car les deux autres équipes invitées, Cluj et Bâle, ne devraient pas peser lourd. Dans ce premier duel, les Roumains ont pris le meilleur (2-1), dès le premier quart-d'heure, avec un but de Rada (9e) et un de Traoré (12e) avant que Stocker ne réduise la marque dans le temps additionnel de la première période. Cluj a donc parfaitement réagi au licenciement de son entraîneur le matin même.DéclarationsLouis van Gaal (entraîneur du Bayern Munich): "Vues les circonstances, nous avons très bien joué. Les Italiens n'ont fait que défendre, c'est toujours difficile, mais après 70 minutes, les joueurs de la Roma étaient à plat. Nos supporteurs doivent comprendre qu'il a fallu du temps pour les fatiguer à ce point là en faisant bien circuler le ballon. On a inscrit deux beaux buts et on aurait pu en mettre deux de plus. L'AS Rome ne s'est pas créé une seule occasion de but, c'est aussi dû à notre jeu. Ils sont venus pour jouer avec dix joueurs derrière le ballon. Ce n'était peut-être pas spectaculaire, mais on les a épuisés. A la mi-temps, j'ai juste dit à mes joueurs de continuer comme cela et que nous allions nous créer des occasions de but. J'ai juste dit à Toni Kroos d'avancer de cinq mètres de plus, car il évoluait trop en retrait de ses attaquants. Je suis très content de mon équipe qui est resté discipliné pendant 90 minutes et qui a retrouvé le contrôle du ballon qu'elle n'avait pas contre le Werder Brême. Cela va être difficile contre Bâle et Cluj, car nous sommes les favoris, ce qui est toujours difficile en Ligue des champions. Ils peuvent jouer comme l'AS Rome avec dix joueurs derrière le ballon et marquer sur un seul contre. L'AS Rome a joué comme l'Inter Milan, ce n'est pas un style de jeu que j'aime, mais cela ne veut pas dire que je n'aime pas le football italien, j'ai beaucoup aimé le style de la Sampdoria de Prandelli (rencontrée en 8e de finale la saison dernière)".Claudio Ranieri (entraîneur de l'AS Rome): "On voulait bien sûr obtenir un autre résultat, on savait que le Bayern aime contrôler beaucoup le ballon et on s'était dit qu'il fallait qu'on les perturbe dans la circulation du ballon, mais je crois que les cinq buts encaissés à Cagliari nous ont conditionné pour ce match. On n'a pas vraiment réussi à les inquiéter, mais en première période, ils ne se sont pas créés une seule occasion. Je reste persuadé qu'on est sur le bonne voie, pas tant au niveau du jeu, car on sait qu'on peut mieux jouer, mais dans l'esprit et dans la détermination, on se rapproche de ce qu'on peut faire. On affrontait les vice-champions d'Europe, il n'y a aucune raison de pleurer après ce match".Arsène Wenger (entraîneur d'Arsenal): "Nous avons joué le jeu que nous voulons jouer, avec beaucoup de vitesse et de qualité technique, d'attitude créative et un bon esprit collectif. J'ai vu beaucoup de bonnes performances individuelles. Fabregas a pris une autre dimension, on oublie qu'il n'a que 23 ans. Il a une fantastique influence. J'ai apprécié qu'il donne la balle du dernier but à Vela (au lieu de le marquer lui-même). Ca en dit long sur son attitude. Il n'est pas personnel. Il aime son club, les gens en ont douté, mais pas moi. Je suis convaincu que nous pouvons gagner cette compétition, même si j'ai du mal à vous convaincre vous."